Après des études universitaires je décidai il y a 9 ans de me lancer dans un projet professionnel plus concret et surtout plus proche de la nature. Pour cela j'entrepris une formation agricole. Comme je n'avais pas de terrain pour démarrer mon projet, j'ai commencé par tester des recettes avec des fruits et plantes sauvages il y a 6 ans. Basée à Vorey, je cueille toutes les plantes sauvages avec soin autour de chez moi et au gré de mes excursions, dans nos montagnes préservées de la pollution. Je les transforme ensuite en confitures, sirops, confits et pestos. Par exemple le sirop de fleurs de sureau qui est excellent en kir, ou encore le pesto à l'ail des ours à déguster sur des toasts à l'apéro ou sur des pâtes tout simplement.

J'utilise aussi quelques fruits et plantes de mon jardin, comme la fraise, la menthe, la monarde ou encore l'agastache. Cette dernière intrigue beaucoup, car elle n'est pas très connue. Il s'agit en fait d'une cousine de la menthe, au goût plus subtile que celle-ci. Elle donne des sirops et confits d'une jolie couleur verte.
Mon compagnon, qui partage ma passion pour la nature et qui est maraîcher, me fourni certains légumes comme la courgette que je transforme également... en confiture !
Pendant 3 ans, j'ai repris des terrains en Ardèche sur les terres de mon enfance. Il s'agit d'anciennes châtaigneraies avec de très vieux arbres – les châtaigniers peuvent atteindre plusieurs centaines d'années. Les variétés sont principalement la Comballe - la plus sucrée mais aussi la plus fragile - et la Merle, qui est en fait un marron, c'est-à-dire que le fruit est non-cloisonné.

Je transformais une partie de la récolte en confiture, la fameuse « crème de marrons ».

Depuis l'an dernier, c'est mon frère qui a repris cette ferme mais il continue à me fournir des châtaignes pour mes confitures.
Le respect et la préservation de l'environnement me tiennent à cœur, c'est pourquoi mes produits sont
certifiés en agriculture biologique ; cela veut dire que je n'utilise pas de produits chimiques tels que les désherbants, les engrais chimiques ou autres pesticides. Les ingrédients pour mes produits transformés sont toujours bio et je n'utilise pas de colorants artificiels ni de conservateurs chimiques. Je vends ma production en vente directe sur les marchés, les foires, marchés de noël. La vente directe permet une consommation locale et éco-responsable, ainsi le contact avec mes clients est une partie importante de mon travail. Je propose aussi mes produits dans des AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) et dans plusieurs magasins, notamment le nouveaux point de vente collectif à Vorey, le MagArzon.
Il a fallu que je me fasse une place dans le monde très masculin de l'agriculture et les journées sont parfois bien longues, mais c'est tellement satisfaisant de voir le résultat concret de mon travail et de pouvoir proposer au public des produits qui me correspondent!

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